dimanche 31 octobre 2010

OTTO MUEHLETHALER

Rendre le monde perméable

Pour moi le monde visible constitue une matière première. Je ne peux montrer que ce qui a eu lieu devant mon objectif. L’instant de la prise de vue est un moment de confrontation au monde, une tentative de le rendre perméable.

Je ne manipule pas mes négatifs et reste neutre quand au traitement de l’image une fois la prise de vue effectuée. Le processus photographique, du regard à la lumière reflétée sur le négatif, puis de la projection de lumière au travers du négatif sur le papier photo, relie la photo à la réalité. Dans la photographie le temps est comme figé. Souvent, je photographie sciemment des éléments de différentes époques que je place sur le même plan pour donner un sentiment de temporalité ou de durée.

Mes photos présentent souvent des lieux en transformation, en cours de construction, de destruction, des lieux en évolution. Les espaces présentés semblent incertains, instables et affectés à d’autres activités que celles prévues à l’origine. Quoique construits pour abriter, pour protéger des personnes et des biens matériels, ils nous déstabilisent plus qu’ils ne nous inspirent confiance. Le cadrage posé, soigneusement équilibré et souvent frontal, vise à rassurer. Le principe du cadrage simple, direct et non spectaculaire contraste avec la complexité du contenu, qui joue sur plusieurs champs, perturbant ainsi la lisibilité.

Au travers de mes images, j’essaie de montrer un monde lié aux émotions plutôt qu’à la raison, un monde plus subjectif que véridique. Ces images pour moi fonctionnent comme catalyseur de l’imagination; et comme dans les rêves, la situation peut très vite basculer. Mes sujets sont liés à des états d’âme, dont je trouve la transcription instinctivement et spontanément dans la réalité. Dans mes photos, j’essaye donner au spectateur l’impression d’être devant un bout de monde masquant une autre réalité.


Otto Muehlethaler 2010

vendredi 29 octobre 2010

LINKS

Voulez-vous connaître les photographes ?
Voilà quelque lien utile :


Arnaud Dupont 

Line Francillon
www.linefrancillon.com


Julien Lombardi
www.julienlombardi.com


Otto Muehlethaler
www.ottomuehlethaler.com



COMMENT ARRIVER ?


Cartographies, coordonnées spatiales (GPS), visions satellitaires (Googlemap) et enseignes nous aident à nous repérer ; la recherche instinctive du lieu est abolie. Nous n’avons aucune raison de nous balader ou de voyager sans repères. « À présent on ne scelle plus des pactes avec les puissances d’un lieu. On ne peut plus se perdre car les lieux sont dévorés par l’ordre. Le voyageur est le symbole de la relativité des institutions sociales»[1].


[1] Franco La Cecla, Perdersi. L’uomo senza ambiente,Laterza, Bari, 2005.